Eric Lenoir, Paysagiste
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APPEL AUX ARBRES
1) ​Agir

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Urgence climatique

le 18 juin 2019, les députés ont décrété au Parlement  « l’urgence écologique et climatique » en adoptant l’amendement CE 118 du 13/06/2019. A ce jour, pourtant, la dramatique poursuite de l’érosion de la biodiversité est beaucoup plus visible que son amélioration. ​
Au-delà de toute considération partisane, il devient nécessaire d'agir. Chacun, à son échelle, peut le faire en tant que citoyen.

Des modalités simples

On peut agir simplement sur le terrain par ses comportements quotidiens, par sa façon de consommer, de produire, de se déplacer. Mais des actions réparatrices s'inscrivant dans la durée peuvent aussi avoir lieu. Parmi elles, la sanctuarisation d'espaces concédés à la biodiversité et la plantation d'arbres (sous forme de haies, bosquets, vergers...) représente l'un des meilleurs rapports investissement/services rendus à l'environnement...et aux humains qui le peuplent. Planter un noyau, récupérer une rejeton au pied d'un fruitier et le planter, récolter les jeunes plants indésirables dans un jardin pour reconstituer des haies ne demande pas de talent particulier. Le faire à l'automne ou pendant l'hiver, selon le climat et le terrain, suffit à lancer un processus écologique sur le long terme, pour peu qu'il ne soit pas détruit par des incivilités ou la méconnaissance (désherbage, écrasement par des véhicules, arrachage...).     
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Offrir ses bras et son réseau

Il faut faire savoir aux élus qu'il est possible d'agir pour limiter les conséquences du réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité tout en faisant en sorte que cela bénéficie à l'ensemble des usagers. Une haie, un verger, un bois remplissent d'inestimables services écosystémiques, mais aussi d'innombrables autres aux humains. Le bois que l'on ramasse, les fruits que l'on cueille (pour les manger ou les transformer), le paysage qui nous attire et nous fait nous sentir bien, les apports à la petite économie locale sous une multitude de formes sont autant de raisons d'adopter ou réparer ces biotopes qui jouent un rôle prépondérant dans la résilience des milieux face à la sécheresse, aux inondations, à l'artificialisation alentour. 
Au-delà de demander aux élus d'agir, arrive l'heure à laquelle le Citoyen se doit de s'engager, de faire savoir qu'il est disposé à donner de son temps et qu'il est disponible seul ou collectivement (associations, collectifs citoyens, regroupements de voisins...), de proposer ses bras et son réseau, en somme. Il faudra planter, informer, et si la collectivité administrative ne veut ou ne peut s'en charger, il reviendra aux citoyens de le faire. Vous, vos amis, vos contacts êtes probablement en mesure de faire un petit quelque chose.

C'est dans cette optique que j'ai rédigé l'Appel aux Arbres, destiné à être repris par qui le souhaite ou s'en sent capable afin d'entrer en contact avec ses élus locaux et de proposer ses services. Nous avons tous un peu d'énergie, quelques amis, des graines ou des jeunes pousses qui pourront nous être utiles et, plus encore, être utiles à ceux qui nous succéderont sur le territoire où nous vivons.

Un proverbe  béninois dit "Qui a planté un arbre n'a pas vécu inutilement". En cette période trouble où l'ombre et l'eau pourraient devenir des biens rares et précieux, il prend plus que jamais son sens.

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Prendre sa plume

Il faut maintenant faire savoir aux élus que vous êtes disposé, volontaire pour agir, et que la seule chose dont vous avez besoin est de leur accord pour planter ou protéger ce qui peut ou doit l'être. 

Voici donc un courrier-type, un Appel aux Arbres que vous pourrez compléter par votre nom et vos coordonnées,  ainsi que ceux de la communauté de commune ou de la commune où vous résidez et pouvez intervenir. Il vous suffit d'en faire un "copier-coller" ou de le recopier et de l'envoyer à cette même collectivité. Viendra ensuite le temps de la rencontre avec élus ou représentants, pour convenir des possibilités et au moins éveiller la conscience de ces responsables souvent dépassés par la réalité de la catastrophe en cours. 
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​A : Présidence de la Communauté de Communes de
CC : Mairie de


Le 17/09/2019

Madame, Monsieur les élus

le 18 juin 2019, les députés ont décrété au Parlement  « l’urgence écologique et climatique » en adoptant l’amendement CE 118 du 13/06/2019*. A ce jour, la poursuite de l’érosion de la biodiversité est beaucoup plus visible que son amélioration.
Le territoire que vous administrez comporte de nombreuses zones pouvant bénéficier d’actions de terrain permettant des mesures compensatoires  dans le cadre de la transition écologique désormais incontestablement nécessaire.  De nombreux élus, maires, s’appliquent dans le cadre de leur mandat  à mettre en œuvre des mesures dans ce sens avec légitimité, parfois avec des difficultés d’ordre purement légal, certains pouvoirs leur échappant. Ainsi, si le Maire se doit légalement d’assurer la sécurité de ses administrés, il ne peut pas prendre certaines des mesures qui l’assureraient, tout en risquant d’être attaqué en justice si un problème de sécurité ou de santé publique devait avoir lieu (arrêtés pour la limitation des pesticides, refus d’aménagements routiers, tentative de limitation des prélèvements d’eau par Nestlé à Vittel, tentatives d’entrave à la pollution chimique des nappes souterraines d’origine industrielle ou agricole, etc.). La sécurité face au changement climatique et à ses conséquences en fait partie.

Conscients de cela, nous sommes de nombreux citoyens à travers le pays disposés à faire notre part pour agir pour le bien commun, notamment dans le cadre de la protection ou de l’amélioration de la biodiversité.  Sans étiquette politique à revendiquer, sans autre ambition que d’agir pour la protection de l’environnement et de notre propre biotope –que vous administrez et dont vous avez aussi la responsabilité-  nous proposons de nous investir de façon désintéressée, bénévolement, dans la reconstitution d’un milieu favorable tant à la biodiversité qu’aux usagers, d’aujourd’hui comme de demain. Les épisodes climatiques extrêmes que nous rencontrons ces dernières années (inondations, sécheresse, canicule, mort des boisements…) annonçant sans aucun doute possible la nécessité impérieuse d’agir en conséquence pour permettre aux citoyens et à la biodiversité d’affronter les puissants bouleversements à venir bien trop vite.

Il existe de nombreuses formules ne représentant aucune dépense pécuniaire pour la collectivité, mais lui rendant des services inestimables sur le moyen et le long terme. Trois de ces possibilités doivent retenir votre attention :

- Sanctuarisation de territoires
Il peut s’agir de friches industrielles, de parcelles agricoles abandonnées, de zones humides, de terrains vacants  ou de « délaissés », ces espaces que la collectivité peine à entretenir en raison du coût induit par une inaccessibilité accrue.
La sanctuarisation consiste à en faire des réserves naturelles sur lesquelles aucune intervention n’a lieu, inaccessibles dans un premier temps ou accessibles au public sous conditions, afin d’y voir s’y reconstituer un écosystème viable propre à accueillir faune et flore endémique et à piéger le CO², tout en limitant l’érosion des sols et la déperdition en eau, dont ce type de sites améliorent généralement la qualité et la quantité. Même de petite taille, une zone sanctuarisée devient rapidement une formidable oasis de biodiversité, propice à la pédagogie.  De plus, ces zones sanctuarisées peuvent aussi jouer le rôle de zones-tampon, en préservant par exemple des secteurs habités des pollutions environnantes (traitements agricoles, poussières d’exploitation de carrières, pollution industrielle ou automobile, pollution visuelle par des zones industrielles, économiques ou commerciales, …).

- Création de haies et de corridors écologiques au long des chemins communaux
Il existe sur la plupart des communes des chemins –le plus souvent à usage agricole- dont les abords ont été défrichés au fil du temps, voyant peu à peu disparaître haies, bosquets, vergers pourtant extrêmement utiles à la faune qui ne peut pas circuler à découvert sur de vastes espaces nus, à la rétention de l’eau de ruissellement, à sa percolation dans les sols, à la limitation de l’évaporation, au ralentissement du vent, à la réduction des extrêmes thermiques au niveau du sol, et à une multitude d’autres choses incluant des ressources économiques : bois-énergie, productions artisanales locales (liqueurs, vannerie, confitures, apiculture…) , transmission des savoirs rudéraux, attrait pour le tourisme par la qualité du paysage, production agricole (litière pour l’élevage, auto-médication du bétail, paillage, bois raméal fragmenté, mulch…).  
Dans certains cas, la création d’une haie consiste seulement à ne plus faucher ou broyer un flanc de chemin, car souvent les arbustes, graines, noix, sont déjà présents et limités uniquement par les opérations d’entretien. Dans d’autres, sur des secteurs plus difficiles ayant notamment subi de nombreuses années de désherbage chimique par les riverains –illégal sur l’espace public- il est nécessaire de replanter ou de semer. Il existe des programmes régionaux proposant un financement partiel et conditionnel de ces plantations, mais cela ne doit pas entraver la possibilité de les effectuer gratuitement sous d’autres modalités, comme le recours aux collectifs citoyens tel qu’il vous est proposé ici.
Le point le plus important pour permettre cette action de terrain est la réappropriation de l’espace public par la collectivité qui s’en est depuis trop longtemps désintéressée en tant que ressource, bien public, agrément et avantage.
 
-Création de vergers
Ils peuvent être créés n’importe où dans l’espace public dès lors qu’ils ne posent aucun problème aux réseaux aériens et souterrains. Cours d’écoles, places, abords de stades, jardins communaux sont en mesure d’accueillir des arbres fruitiers, dont les services rendus concernent tant la faune que les administrés. Apprendre aux enfants comment poussent les fruits, créer une activité collective pouvant devenir un évènement récurrent autour de leur cueillette ou de leur transformation, sont autant d’apports qui viendront s’ajouter à l’ombrage des sols, la rétention de l’eau, l’activation biologique des sols ou l’attractivité touristique (et locale)  par l’embellissement du paysage.
Là aussi, il existe des programmes régionaux pour subventionner des vergers conservatoires, sous conditions.  Ces programmes sont précieux, mais l’urgence à intervenir pour assurer la transition implique que l’on s’autorise d’autres formules moins restrictives. Des noyaux de pêche donnent des pêchers de vigne, des noix donnent des noyers, des rejets de pruniers prélevés dans les jardins sont tout aussi propices à produire des prunes comestibles. 
 
 
Ce que nous vous proposons, c’est de nous impliquer pour  mobiliser les acteurs bénévoles disponibles localement pour mener ce type d’actions sur le territoire que vous administrez, et que vous nous autorisiez à agir là où cela est possible. Avec votre accord, sur les zones que vous voudrez bien nous allouer ou que nous vous proposerons, nous pourrons mettre en place l’un ou l’autre des dispositifs évoqués ci-dessus, en fonction duquel sera le plus adapté, selon la méthodologie que les moyens disponibles permettront et que nous vous présenterons avant d’intervenir.


Nous n’appelons pas la collectivité à une quelconque dépense, bien qu’elle serait évidemment bienvenue pour l’éventuelle préparation des sols, la mise en place de clôtures ou l’achat de jeunes plants forestiers destinés à être plantés. Notre unique besoin, pour rendre ce service à la collectivité, au paysage et à la biodiversité, est votre agrément et donc la manifestation de votre volonté de rendre le territoire plus résilient, agréable, nourricier, propice à accueillir des générations de citoyens après nous.  


Je me propose d’être votre interlocuteur dans ce cadre et de vous rencontrer pour envisager ensemble ce qu’il est possible de faire sur ce territoire que nous partageons afin de mettre en œuvre le plus rapidement possible une action pour éviter d’aggraver encore une situation environnementale qui empire jour après jour, inéluctablement.


Très cordialement
(signature)


 
*Extrait de l’exposé sommaire de l’amendement CE 118 : « Selon le rapport du GIEC présenté en 2018, l’évaluation des émissions telles qu’elles sont rapportées dans les contributions nationales dans leur volet atténuation nous amène à un scénario qui n’est pas cohérent avec l’objectif de 1,5°C de réchauffement des températures. En effet, même avec des changements drastiques d’ici 2030 il sera difficile de respecter l’objectif fixé à 1,5°C. Au-delà de cet objectif, le GIEC souligne que les conséquences seront irréversibles pour notre planète. Pour éviter ce scénario, la politique menée en matière de transition écologique doit être rapide et globale. Le rapport spécial du GIEC sur le 1.5°C préconise une diminution des émissions de 45 % avant 2030 (en 11 ans !) au niveau mondial, soit une division par 3 pour les pays industrialisés comme la France. Le rapport de l’IPBES publié début mai 2019 montre la nécessité d’actions urgentes et radicales pour enrayer la perte de biodiversité. »
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S'affranchir des coûts et des règles strictes

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Comme j'ai pris plaisir à le démontrer avec le jardin punk, les plantations ne sont pas qu'une affaire de spécialistes ou de matériel. Avoir des plantes ou des noyaux à planter, une bonne houe et de l'huile de coude est déjà énorme!

Les plantations de haies subventionnées demandent des collerettes de protection contre le gibier (en plastique) mais, étrangement, les haies qui ont poussé durant des siècles dans le bocage français n'en ont jamais eu besoin pour reprendre. 
Certes, chevreuils et lièvres pourront venir brouter quelques plants, mais ceci ne les tuera que très rarement et, lorsqu'ils seront suffisamment renforcés et ramifiés à leur base, ils pourront pousser sans peur de qui que ce soit. 
On peut tout de même protéger les végétaux les plus importants en les entourant de branchages qui les abriteront aussi des intempéries et du soleil trop radieux (il est rare d'avoir la chance de pouvoir arroser ce type de plantations). 

Il est aujourd'hui plus urgent de Faire que de Faire parfaitement. Plantez 50 jeunes arbres bien serrés, il en restera toujours au moins 20 pour constituer la haie, qui drageonneront ou protégeront à leur tour de possibles semences de leurs congénères. 
Plantez juste à la bonne saison pour limiter l'impact de la sécheresse estivale ou, dans le cas des zones humides, les inondations du printemps. L'automne, aussitôt que les arbres ont perdu leurs feuilles, est une période généralement très propice. Quant aux noyaux et pépins, ils gagnent à être semés lorsque les fruits sont mûrs, puisque c'est le moment où la nature les plante. 


LA ressource en végétaux

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Les plantes peuvent ne rien coûter. 
Nombreuses sont celles que l'on peut obtenir par simple bouturage (comme l'osier, en exemple sur l'illustration ci-dessus), semis direct en place (vous avez probablement déjà vu des noyers, des châtaigniers ou des poiriers sauvages réapparaître en bord de champ ou de route, semés par les oiseaux), ou tout simplement par la récolte dans un jardin où ils ont poussé spontanément sous des haies, dans des pots ou des massifs. Récupérer graines et noyaux au fil de l'année peut constituer une belle banque de semences utiles.
Sauf quelques rares  exceptions, plus les arbres sont plantés jeunes, mieux ils reprendront. 
Mettez à profit vos connaissances et amis -jardiniers ou non-  pour savoir ce qui est disponible et chez qui, et quels sont ceux qui seraient prêts à venir vous aider à les replanter pour rendre le monde un peu meilleur et le paysage plus acceptable. 

Parmi les végétaux ligneux (qui font du bois) que l'on retrouve souvent dans les jardins et que l'on peut récupérer, la petite liste suivante est intéressante pour son rapport facilité de reprise/intérêt écologique, variable selon les régions:
Aubépine, Prunellier, Églantier, Troène, Cognassier, Charme, Orme, Hêtre, Prunier (y compris les Prunus pourpres, aux fruits délicieux malgré un gros noyau), Griottier, Merisier, Cerisier de Ste Lucie, Chêne, Phyllirea (Filaire), Arbousier, Rosier rugueux, Argousier, Sureau, Érable champêtre, Framboisier, Groseillier, Vigne, If,  Noyer, Pêcher, Sorbier, Osier, Noisetier...

La liste est encore longue, et il conviendra seulement d'éviter les espèces dites invasives problématiques pour l'équilibre écologique que sont le Baccharis, l'Arbre aux papillons (qui attire les papillons mais fait mourir de faim les chenilles) ou encore l’Ailante.

Planter, c'est simple

Un trou dans le sol, un peu de compost si on en a, on recouvre correctement les racines sans recouvrir le tronc au-delà du collet, on tasse avec le pied et le tour est joué. Éventuellement, on peut réduire le plant de moitié en le taillant pour limiter ses besoins en eau. Si on en a la possibilité, l'arrosage est bienvenu.  

Si le sol peut être préparé au préalable par le passage d'un motoculteur par un ami ou la collectivité, la plantation et la reprise n'en seront que plus facilitées. Restera ensuite à bien vérifier que les plantations ne seront ni tondues, ni écrasées, ni éclaboussées au désherbant par les riverains ou les agents d'entretien. 
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